Culture et fabrication d'un compost d'indigo japonais

Il y a trois ans en pleine Corrèze dans une ferme, loin des pollutions urbaines et agricoles nous avons débuté le projet de culture de l’indigo. Les terres sont cultivées par un couple d'agriculteurs expérimentés en culture biologique.

Nous avons semé des graines d’indigo (tade-ai, Polygonum tinctorium) offertes par un producteur japonais de SUKUMO (compost d’indigo). Ce maître fut désigné par le gouvernement japonais Trésor Vivant pour la sauvegarde de ces savoir-faire ancestraux.

Au printemps, les semis commencent sous abri avant d’être transplantés en pleine terre après les dernières gelées. La plante se développe rapidement ainsi que les mauvaises herbes qu’il faut retirer à la main. En juillet, a lieu une première récolte à la faucille. Si la météo le permet une deuxième récolte peut avoir lieu. Les récoltes sont soigneusement séchées et mises en sac.

A l’automne, le compostage démarre avec l’ensemble des récoltes sur un site couvert (NEDOKO en japonais) où la circulation de l’air ainsi que l’hygrométrie sont régulièrement contrôlées. Durant la période de fermentation la température peut monter au dessus de 70°C, ce qui endommagerait le colorant.

Aux alentours du 1er de l’an, après 100 jours de fermentation, le compost est prêt lorsque sa température redescend naturellement. On le laisse alors reposer, sa teneur en indigo est contrôlée. Il est ensuite prêt à partir vers les ateliers de teinture.

Il est alors temps de mettre en route les prochains semis.

Une année entière aura été nécessaire pour fournir la matière première des cuves d’indigo traditionnel à l’origine d’une infinité de nuances de bleu.